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Les cornes du diable

Le 11/04/2022 0

Dans Engagement citoyen

Xerxes 2Dans l’Antiquité grecque, l’hybris, attitude d’un humain qui agit avec outrance, arrogance, orgueil, démesure, sans respect d’autrui et de la vie, est non seulement sanctionnée par les dieux mais aussi par les citoyens épris de mesure, de modération et de démocratie.

Cette hybris ou hubris est particulièrement manifeste chez le roi de Perse Xerxès 1er (519-465 av. J.-C.) qui reprit le combat de son père Darius, vaincu par les Grecs à Marathon. Rassemblant une armée formidable et une flotte impressionnante, pour punir les peuples de Grèce, Xerxès jette un pont de bateaux pour franchir l'Hellespont (détroit des Dardanelles) mais la mer se démonte et détruit ce pont. Furieux, il fait fouetter furieusement la mer pour la punir d'avoir contrecarré ses desseins. Vainqueur de Léonidas roi de Sparte aux Thermopyles (Portes Chaudes) en 480 après un combat de sept jours et de grosses pertes, il s’empare de plusieurs villes puis d’Athènes, désertée par ses habitants, qu’il incendie. Mais l’habileté de Thémistocle détruit sa flotte à Salamine, et après d’autres combats perdus, il se retire en Perse. Il sera tué 15 ans plus tard par son premier ministre, Artaban.

 

Aujourd’hui

On appelle aujourd’hui ”syndrome d’hubris” l’attitude de quelqu’un qui fait preuve de ”narcissisme, d'arrogance, de prétention, d'égotisme, voire de manipulation, de mensonge et de mépris” à partir d’un pouvoir qui le grise. Le sentiment d’invulnérabilité et de toute-puissance le pousse à l’agressivité, à la violence, au rejet de toutes les règles.

L’Histoire a connu depuis Xerxès bien des tyrans à l’hubris démesurée. Aujourd’hui la cohorte diabolique grossit tous les jours de nouveaux tortionnaires guidés par l’hubris de leur chef, le président Poutine aux marches de Russie, ou quelqu’autre tyran ailleurs, 2500 ans après Xerxès qui punissait la mer à coup de fouet et voulait venger de vieilles défaites !

Mais les ressemblances historiques, loin d’être des excuses constituent des circonstances aggravantes : on sait les malheurs, les horreurs et les issues inévitables et douloureuses qui découleront de ces crises diaboliques qu’a tant stigmatisé le philosophe pacifiste Lanza del Vasto qui déclarait : ”Le diable a deux cornes : l’orgueil et le mensonge.”

Michel SEYRAT

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