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Connaissez-vous Barthélémy PROFIT ?

Le 27/03/2022 0

Dans Education des jeunes

Conseil de coope rative scolaire 2La figure de Barthélemy Profit est particulière parmi les fondateurs du mouvement de la coopération à l’école. Né le 11 février 1867 au Lonzac en Corrèze dans une famille de cultivateurs, il suit le parcours du « bon élève » : école du village, collège à Treignac, école normale d’instituteurs de Tulle, instituteur, professeur d’école normale en Bretagne puis inspecteur d’enseignement primaire à partir de 1904, à 37 ans. C’est un pur enfant du sérail, nommé en 1909 en Charente-Maritime, il y restera jusqu’à sa retraite en 1929 et jusqu’à sa mort en 1946.

Il ne s’agit pas ici de dresser sa biographie ou de naviguer parmi les courants de la coopération à l’école, mais de souligner quelques pensées profondément actuelles de ce pionnier, auteur en 1923 de La Coopération à l’école primaire et fondateur de la revue L’école coopérative.

« L’école passe de la monarchie absolue à la république. »

Cette image souligne l’interaction entre l’école et les choix politiques d’une société, interaction dans les deux sens : la pédagogie prônée par B. Profit est pour lui une forme déjà accomplie de la République, mais dans l’autre sens aussi fonctionne cette interaction, car si l’école était monarchique sous la monarchie, c’est que tout régime veut la façonner. Certains propos de tribuns populistes actuels effraient en ce domaine, tandis que la soudaine décision d’interdire l’école aux filles en Afghanistan défie l’entendement.

« L’école coopérative, c’est au lieu de l’école assise […], l’école active demandant aux choses, aux faits, au travail manuel, les joies de la découverte et de la création personnelles. »

Cette opposition simple et forte entre « l’école assise » et « l’école active » m’enchante : que d’images rappelées, de pages savantes, de théories déroulées, de disputes enflammées sont ici résumées ! L’école assise immobilise, l’école active met debout. Là encore, il ne s’agit pas seulement de pédagogie, voire d’éducation, mais du choix d’une société pour citoyens debout. N’entendez-vous pas monter cette antienne des bienfaits de l’école assise qui tranquillise les pouvoirs, étouffe les joies de la découverte et stérilise l’esprit d’analyse ?

« L’école coopérative, c’est une école transformée politiquement, où les enfants qui n’étaient rien sont devenus quelque chose […], livrés en certains domaines à leur initiative, apprennent le jeu de nos institutions et s’exercent à la pratique de la liberté. »

Cette bataille de B. Profit pour faire reconnaître que l’enfant est une personne humaine à part entière à qui s’appliquent non seulement les Droits Humains mais aussi des droits propres à l’enfance est un combat jamais achevé, parce que cela implique de reconnaître qu’ils aient « l’initiative » sur ce qui les concerne et deviennent ainsi des citoyens informés et libres, filles ou garçons !

« L’école coopérative, c’est enfin l’école où l’instruction n’est plus le but exclusif, mais celle où l’on vise surtout à former(…) l’être pensant, qui sait écouter la voix de la raison, l’être moral conscient et responsable, l’être social plus attaché à l’accomplissement de ses devoirs qu’à la revendication de ses droits. »

Il s’agit bien d’apprendre à vivre debout, d’acquérir les compétences pour cela, sans les discriminations attachées aux lieux ou milieux de vie. Ce que B. Profit propose est un humanisme et non un système. Mais c’est aussi, et peut-être avant tout une pratique, comme il l’exprime lui-même dans cette dernière citation que je vous propose :

« L’essentiel est de traiter les enfants avec le plus grand respect et comme s’ils étaient déjà de grandes personnes, de leur faire confiance et de les aimer, de leur faire goûter les joies de l’initiative et de la liberté. »

Enfin gardons-nous du fantasme commode et ressassé du « laxisme » qui perturberait toute école ouverte, tous ceux qui ont fréquenté B. Profit soulignent son exigence et sa rigueur professionnelle. Pour lui l’école républicaine doit être une république exemplaire !

Michel SEYRAT avec l’aide de Wikipédia.

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