Les comités locaux pour l’emploi
Le comité local pour l’emploi est l’instance en charge de la mise en œuvre et de l’animation de la démarche Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée. Il est composé de l’ensemble des parties prenantes liées au développement socio- économique du territoire et a pour mission de définir et piloter l’ensemble des modalités de fonctionnement de l’expérimentation.
La première innovation de l’expérimentation TZCLD réside dans l’existence de cette instance. Elle montre que la suppression de la privation d’emploi concerne avant tout les acteurs du territoire, et pas uniquement les entreprises dans leur fonction employeur. C’est un véritable changement de paradigme.
Les comités locaux pour l’emploi sont composés d’une diversité d’acteurs :
- Des représentant·e·s de la collectivité locale : élu·e·s et technicien·ne·s des services. Le comité local pour l’emploi est présidé par l’élu·e de référence sur le projet
- L’État : le Service Public de l’Emploi, la préfecture, la DIRECCTE, Pôle Emploi, la Mission Locale, Cap Emploi, le PLIE … Autant d’institutions impliquées sur l’accompagnement à la recherche / création d’emploi.
- Les politiques publiques locales : conseil régional, conseil départemental, EPCI, chacun venant avec ses propres domaines de compétences (formation, action sociale, développement économique, insertion, ESS …)
- Des personnes privées durablement d'emploi (PPDE) : il s’agit de les associer dès le démarrage de la démarche projet afin de mesurer quel est le niveau de privation d’emploi sur le territoire, quelles sont leurs ambitions, leurs compétences …
- Des habitant·e·s / citoyen·ne·s engagé·e·s : leur représentation peut se faire individuellement ou via des collectifs organisés (conseil de quartier, comité des fêtes, conseil des aînés …). Ces personnes peuvent avoir une capacité à accompagner les personnes privées d'emploi, le développement d’activités, à contribuer à la réalisation de diagnostics permettant d’identifier les futurs services à rendre à la population.
- Les Entreprises / Chambres consulaires : leur présence est nécessaire. Elle permet de les associer à la recherche de solutions à la privation d’emploi par la création de nouveaux services par exemple. La présence d’entreprises peut aussi permettre de mieux analyser la supplémentarité de l’emploi dans chacune des activités proposées (l’activité est-elle bien non concurrentielle sur le territoire ?)
- Des structures associatives, de l’ESS, structures d'insertion : acteurs clé de l’expérimentation, ces structures vont s’impliquer dans le cadre de la mobilisation des PPDE, la co- construction d’activités dont elles seront partenaires, le portage d’une EBE, etc.
- Les organisations syndicales : avec l’ensemble des partenaires précédemment cités, les organisations syndicales vont contribuer à la définition des futures modalités de fonctionnement de l’EBE et veiller à la non- concurrence des activités sur le territoire.
Les comités locaux pour l’emploi s’organisent souvent en groupes de travail pour mettre en œuvre cinq missions principales:
- Animer et entretenir le consensus local en mobilisant en continu toutes les personnes et structures concernées de près ou de loin par l’expérimentation ;
- Supprimer la privation durable d’emploi en identifiant et accompagnant les personnes privées durablement d’emploi ;
- Proposer des activités qui seront portées par la ou les EBE en s’assurant de leur supplémentarité ;
- Accompagner la montée en compétences des personnes privées d'emploi et des salarié·e·s en EBE en proposant un cadre de travail adapté à chacun·e ;
- Evaluer les résultats de l’expérimentation pour faire évoluer les pratiques locales et contribuer à l’élargissement de l’expérimentation.
C’est l’ensemble de ces missions qui permettent de créer un cadre propice aux embauches, le comité local pour l’emploi étant en charge de l’identification des PPDE, de leur mobilisation, de leur montée en compétences, de la création des activités et de l’entreprise à but d’emploi qui portera les activités et les embauches.
L’ARDES co-anime toute cette démarche projet aux côtés de la ville de Colombelles.
Le premier pas a été d’identifier les publics éligibles à l’expérimentation, et leur expliquer son fonctionnement.
Deux cent vingt invitations avaient été envoyées à des chômeurs de longue durée. Une centaine se sont présentés. ”Ce fut un choc”, raconte le Maire dans un interview à la presse locale. Dans l’assistance, beaucoup de visages inconnus – des ”invisibles de la société” – dont la détresse se lisait dans le regard, la posture, la façon d’être habillé”.
Un des défis a aussi été de rencontrer les artisans de la commune pour leur exposer le projet et rassurer tous ceux qui croyaient que l’EBE allait leur faire concurrence.